Après une année 2021 plus que fructueuse à nos côtés avec un titre de Championne de France Enduro Kid, en 2022, elle se lance un nouveau challenge : réaliser la saison sur le Championnat de France Enduro Kid tout en faisant le Championnat de France Motocross féminin.
Lors de sa saison en Enduro, Sarah s’est battue d’arrache-pied mais perd malheureusement la tête du classement lors de la dernière épreuve. Elle monte néanmoins sur la deuxième marche du podium. En Motocross, elle s’est montrée combative également mais n’a pas pu participer à toutes les courses qui s’intercalaient avec l’enduro kid. Néanmoins, elle finit la saison à la 7ème position chez les moins de 20 ans.
Lors de cette nouvelle saison, notre talentueuse pilote féminine participait pour la première fois au Championnat de France des Sables. Elle a démarré la saison avec une belle performance en terminant à la deuxième place à Loon Plage. Elle réitérait à Magesq le 19 novembre avec encore une deuxième place. La semaine suivante, lors de la troisième manche à St-Léger-De-Balson, elle menait la course dès le départ, mais malheureusement après s’être égarée dans les stands, elle cédait la première place à sa rivale. Malgré cela, on a senti déjà clairement chez la jeune pilote un énorme potentiel reposant sur l’alliance sacrée d’un travail rigoureux et d’un plaisir visible.
Après les fêtes, Sarah remportait une victoire de plus à la GURP TT. Extrêmement déterminée et prête à se donner à fond, malgré une chute après un départ dans les 20 premières places, elle est parvenue à remonter et finit par remporter la première place de l’épreuve, ce qui lui a permis de se maintenir à la première place du classement général.
Pour finir en beauté, on a retrouvé Sarah au Touquet pour l’Enduropale, épreuve mythique que chaque pilote attend avec impatience ! Elle démarre avec la rage de vaincre mais après une course bien entamée, elle est emportée dans une chute collective, elle se fait rouler dessus cet perd énormément de temps ! Malgré ça, elle remonte en selle avec un mental d’acier prête à atteindre la lignée d’arrivée. Elle finit deuxième de cette dernière épreuve et est sacrée Championne de France des Sables !
Lionel, tu apportes un soutien inébranlable à Sarah, tu es à la fois son papa, son mécanicien et son manager. Qu’est-ce que tu ressens en voyant le parcours de ta fille avec un peu de recul ?
Ses deux frères, sa maman et moi ressentons énormément de fierté. Chaque membre de notre famille est investi jusqu’à son petit frère de quatre ans qui est complètement fan ! Sarah fait passer la moto avant tout et c’est parfois difficile à comprendre pour certains mais c’est le prix du succès. Elle a un tempérament très actif, c’est une battante et je la trouve très courageuse. C’est un investissement familial mais Sarah nous le rend bien avec son implication, sa volonté de fer et ses excellents résultats.
Son passage par l’Outsiders Academy a été un point très important dans son parcours, l’investissement de l’équipe auprès des jeunes est unique, c’est vraiment un pilier dans sa progression.
Comment est-ce que tu t’organises pour la soutenir dans sa vie d’athlète ?
C’est un choix de vie : une grosse partie de mon quotidien est consacré à l’organisation du planning moto, que l’on valide toujours en famille, c’est très important de rester unis et en accord. M’occuper de Sarah en tant qu’athlète est mon rôle de manager mais aussi mon rôle de papa quand il s’agit de la protéger. C’est une adolescente très sollicitée et elle accumule beaucoup de stress, y compris lors de ses entraînements. J’essaie de l’inciter à prendre du plaisir à rouler aussi quand il n’y a pas d’enjeu mais c’est une compétitrice, elle est boostée par le défi et elle aime cette adrénaline.
La suite ?
On met tout en œuvre pour participer au mondial des sables en passant par le championnat hollandais. Ses bons résultats et son attitude nous permettent de décrocher de bons partenariats mais c’est un projet qui va demander beaucoup de moyens financiers, de préparation et d’entraînement pour cibler le titre de championne du monde junior. En ce sens, nous avons créé l’association MX Butterfly pour lever des fonds est financer ce projet pour que Sarah puisse continuer son parcours dans les meilleures conditions.
Serge Charrière avec Sarah.
On sent une énorme détermination chez Sarah, est-ce que c’est un point que vous avez travaillé ensemble ?
Nous avons beaucoup travaillé sur la gestion des émotions : comment gérer les chutes, les échecs, comment faire la part des choses entre ce que l’on contrôle et ce que l’on ne contrôle pas. Cela se retrouve tant au niveau de la planification des courses ou la reconnaissance du parc d’assistance que dans la simplification de la communication en bord de piste.
Sur la dernière épreuve au Touquet, Sarah chute et se fait rouler dessus, comment fait-on pour repartir dans un moment comme ça ?
Après avoir contrôlé rapidement les dégâts, sur elle-même et sur la moto, Sarah a refermé sa bulle et s’est mise en mode guerrière pour se reconcentrer sur la course. Cela demande du temps pour en arriver là : appréhender une situation en se détachant de l’enjeu et en se concentrant uniquement sur les facteurs que l’on maîtrise.
Sarah a su mettre à profit tout notre travail dans cette situation.
