Amandine Pasqualini apporte son expertise en droit du sport au programme Outsiders Academy depuis sa première édition. Motarde sur circuit, en enduro et même en trial, elle connaît très bien l’univers du deux-roues off-road.
Bonjour Amandine, vous êtes avocate au barreau de Toulon et premier avocat spécialisée en droit des sports mécaniques. Le droit pour vous, ça a toujours été une vocation ?
Oui! J’ai toujours voulu devenir avocat. Je devais avoir 6 ans quand je suis tombée sur une série télévisée aux colorations judiciaires, j’étais tout simplement captivée par le rôle de l’avocat, ce défenseur et ce stratège qui prêtait ses connaissances et sa voix pour aider les autres.
Pourquoi avoir choisi cette spécialité ? Est-ce en rapport avec votre intérêt pour la moto ?
Cette spécialité était pour moi un pari. J’avais envie d’allier deux passions, celle du droit et du sport. Les sports mécaniques étaient pour moi une porte d’entrée reliant le droit avec ma pratique du sport, de l’enduro et de la moto sur circuit. J’ai commencé la moto assez tard, à mes 18ans, mais j’ai tout de suite senti qu’il s’agissait d’un virus incurable. Au-delà d’évoluer dans cette passion, j’ai à coeur d’offrir des outils et une vision adaptés aux acteurs de ce secteur.
Ces dix dernières années, la pratique du sport en France connaît un essor considérable et l’explosion des réseaux sociaux donne énormément de visibilité aux athlètes. Dans ce contexte comment les questions liées au droit du sport ont été impactées ?
Effectivement, pour ma part, je note une évolution tout d’abord contractuelle, intégrant maintenant une communication digitale accrue et une image des athlètes ne se limitant plus à l’enceinte sportive et aux lieux publics. Comme en toute chose, il y a du bon et du moins bon. La dérive la plus significative et récurrente reste pour moi sur le plan pénal avec le harcèlement dont les athlètes peuvent être la cible, notamment par des parieurs déçus.
Sur quels sujets êtes-vous le plus sollicitée aujourd’hui ?
Le sujet le plus demandé est l’accompagnement pour la contractualisation des accords nécessaires à la carrière d’un sportif, le sponsoring évidemment, mais également le contrat d’entreprise. Ce sujet est abordé par le prisme du conseil avant toute prise de décision, mais généralement, on me consulte quand une problématique se présente et bien souvent les clients font de mon cabinet leur référent pour la suite de leur carrière.
Y a t-il des évolutions spécifiques dans le monde de la moto ?
Oui, la première est une professionnalisation encourageante. Les pilotes s’interrogent plus sur leur avenir, le préparent mieux et sécurisent aussi leurs relations avec les constructeurs et partenaires.
Vous intervenez aussi depuis plusieurs années dans le cadre de l’Outsiders Academy, qu’est-ce que vous donnez comme conseils aux parents des jeunes sportifs ?
Les parents ont cette lourde responsabilité juridique vis-à-vis de leurs enfants, qu’ils soient pilotes ou non. Mon conseil est qu’ils restent avant tout des parents soutenant les rêves de leurs enfants, sans oublier qu’ils ne sont ni agent, ni mécanicien, ni team manager. Pour autant, ils doivent s’interroger sur les contrats qu’ils sont amenés à signer en qualité de représentant légal, prendre le temps de les lire sans être influencés par les pressions qui peuvent être exercées.
Votre prochaine course ?
L’Endurose en juillet 2023!